Littérature
jeu mens songe
JEU MENS SONGE
Un titre insolite qui cache son jeu.
Un titre pour rire. Un titre pour déplorer.
Rouge et noir. Et l’épanchement des mots voués au principe du courant des bases tendres ou cruelles de la vie.
Un double jeu d’écriture, en consonance des mots.
MONDOSHIMA, NOTRE FILM
MONDOSHIMA, NOTRE FILM se présente comme un texte qui a la forme d’un scénario, mais qui n’en est pas un. Il relate une histoire d’amour flamboyante entre deux êtres égarés dans un Hiroshima désormais étendu au monde entier, Mondoshima.
Une fille, rendue amnésique par le traumatisme de l’Explosion du monde, cherche à se rappeler son premier amour. Un garçon qui, par passion pour elle, l’aide à reconstruire la mémoire de cet amour d’avant la catastrophe de Mondoshima.
Ils parlent de l’impuissance de la mémoire à protéger du désastre, de leur désir de tourner ensemble un film qui rende compte de leur amour absolu né après l’Explosion de Monde. Ils citent et détournent Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais et Le Mépris de Jean-Luc Godard avec les yeux de ceux qui déjà vivent par-delà le genre et la race. Ils n’ont d’autre principe que de croire à une puissance de l’Amour absolu apte à s’autoriser une bifurcation, quand plus rien ne paraît possible pour stopper l’inexorable marche du monde vers la guerre, vers son extinction.
En librairie le 16 janvier 2024
La lettre au carré
Trames, tables, échiquiers… S’intéresser à la poésie à la lettre, c’est rencontrer, du IVe siècle jusqu’à nos jours, un ensemble de carrés de signes pour le moins spectaculaires. Éloges de l’empereur, rêves sur la croix, nomenclatures fantasmées… Comme si cette mise au carré de l’écriture laissait percer un idéal : l’avènement d’un ordre, réunissant en une forme parfaite, éternelle, le poème et son inscription graphique.
À l’épreuve, la perfection en tous sens du carré favorise pourtant une étrange propension : à élargir les directions de lecture, d’écriture. On connaît assez les carrés magiques dont les chiffres s’additionnent de toutes les manières. Le carré de lettres, de ce point de vue, peut aussi bien se situer à l’aboutissement d’un affolement du sens et d’une poésie des mots, des signes se recomposant sans cesse. Le carré ? Et pourtant il tourne.
Car il s’agit bien de retrouver les grandes figures régulatrices de la cosmologie, des calendriers ; mais pour les relire, les redistribuer ou plutôt : les remettre en mouvement et en jeu. La poésie, si elle jette sur la feuille de merveilleuses constellations habitables, n’a de cesse de rendre au ciel étoilé ses infinies possibilités de lecture. Peut-être aussi parce qu’elle commence dans la mise en demeure du médium même dans lequel elle est engagée. Qu’elle interroge fondamentalement la découpe des mots, et par la même occasion, du monde, la suspend un instant, lui fait perdre toute évidence.
De Trithème à Tristan Tzara, de Maurice Scève à Jacques Roubaud, de Du Monin à Ghérasim Luca, de Raban Maur à Michèle Métail, courent ainsi des fils qui, de siècles en siècles, dessinent une véritable continuité. Lire ces auteurs, les confronter avec les philosophes, les kabbalistes ou les linguistes de leurs temps, c’est retrouver le temps long de la poésie comme un de ses horizons inexpugnables : le rêve d’une langue qui bougerait si vite, si constamment, qu’elle continuerait à parler mais sans figer la moindre découpe. Une langue infiniment labile, en perpétuelle restructuration ; un rêve de langue, peut-être, au revers de ce que fait toute langue – mais à même de nous rendre à la relance indéfinie du partage du monde.
Memento mori
Cet ouvrage est, pour partie, composé de soixante-dix-sept collages de Claude Eveno, et d’une fiction que composa Linda Lê en les regardant.
Chaque œuvre étant entière, données pour elles-mêmes notre choix fut de les assembler en tête-bêche.
Images et mots, deux récits en écho l’un de l’autre, présentés dans un livre que l’on peut lire en commençant ou par l’un ou par l’autre, selon la force d’appel des mots ou des images pour le lecteur qui s’en empare. Nulle intrication graphique ne vient déranger le chemin qu’il aura choisi en premier.
Les images sont des collages de Claude Eveno composés avec des bribes de l’histoire de la peinture et qui racontent beaucoup, tant ils sont délibérément figuratifs. Les regarder est un voyage dans une intériorité malmenée par des excès, souffrances, passions, cruautés, divagations du désir et de la folie, tristesse et mélancolie…
Les mots de Linda Lê, sont une fiction racontant l’histoire d’un homme tourmenté qui nourrit ses turpitudes intérieures avec des « livres de collages » feuilletés tout au long de sa vie. Un solitaire douloureux, marqué par la mort, jouissant d’une existence de « cauchemar éveillé » où se mélangent et les images de ses livres et celles de son imagination en proie aux fantasmes, de moins en moins connectée à la réalité.
Lire les collages, est en retrouver des échos dans les mots du récit. Lire le texte, est entendre encore ces mots en entrant dans les images.
Un arbre à la fenêtre
" Depuis ce 24 février 2022, date où l’on m’a confirmé le diagnostic de cancer, j’ai tenu un journal en écrivant presque tous les jours. Ce n’est pas un journal intime mais une réflexion au jour le jour sur des sujets variés, y compris le cancer, selon ce qui chaque fois me venait à l’esprit sans y avoir pensé avant le moment de l’écriture. Le journal s’arrête au lendemain du jour où j’ai fait part aux médecins de ma décision d’arrêter le traitement, le 10 mai de la même année."
JOURNAL EN SOUFFRANCE
“ On ne meurt pas d’être malade,
on meurt d’être vivant.”
Montaigne
Atteint d’une sévère maladie accordant peu de place à l’espoir d’une guérison, Yves Lecanuet, en toute conscience de son état, bien au-delà de quelques rémissions, tient minutieusement le journal de ce qui sera, ombré d’inquiétude et d’incertitude, l’ultime étape de sa vie.
Du 4 septembre 2020 au 8 mars 2021 il note toute intervention d’ordre médical au long de ses aller-retours hospitaliers – et jusqu’à son maintien, entre lesquels, sans jamais se départir des douleurs et de la souffrance du corps et de l’esprit, seront convoqués, mêlés au courant des paroles de l’ordinarité, pensées philosophiques et poétiques au parcours éphémère d’un temps retrouvé.
Journal en souffrance s’élabore au fait d’une écriture pressante en sa volonté d’établir un tressage en tout point convenant sur le fil fragile d’un souffle qui s’éteint.
Vestiges et temporalités traversés en références philosophiques et pensées poétiques d’une poignante réalité.
LE VOYAGE À TREIGNAC
Un écrivain d'âge et une jeune artiste peintre ont, ensemble, le projet d'observer, près de Treignac, des paysages de Corrèze pour en restituer les singularités. Lui, avec des mots, elle, avec des dessins. Elle vit à Treignac. Il réside à Paris.
Sa venue étant retardée pour quelques mois, il lui écrit, en réaction à des photographies qu’elle lui envoie, ce qui le mènera à réflexion sur les paysages et le souvenir de ceux qu’il a connus au cours de ses voyages tout au long de sa vie.
Il tiendra le journal de ces découvertes. De son côté, elle dessine en continu la nature de ce qui l’entoure, pour autant de notations et de pensées du paysage.
En partage d'un sentiment géographique et les valeurs d'une région, lettres, journal, et dessins, seront entremêlés pour dire et décrire, voir et donner à voir des lieux, et les émotions qui s'en dégagent…
LES AUTEURS :
Louise Sartor est diplômée de l’École des arts décoratifs et de l’École des beaux-arts de Paris. Elle s’est installée à Treignac après une année passée à Rome en tant que pensionnaire de la Villa Médicis. Elle expose en France et à l’étranger, notamment à Los Angeles, Vienne et Hong-Kong.Son travail a récemment été exposé au Consortium de Dijon. Elle est soutenue par la galerie Crèvecœur, qui exposera ses peintures et ses dessins en deux lieux de Paris en février 2022.
Claude Eveno, cinéaste, urbaniste, écrivain, a été rédacteur en chef des Cahiers du CCI et de la revue Monumental, éditeur au Centre Pompidou, conseiller de programme à France Culture, et professeur à l’École nationale supérieure de la Nature et du Paysage. Il fut par ailleurs président de la Maison des écrivains et de la littérature.
Il est l’auteur de nombreux essais sur la ville et le paysage, de même que des récits de voyages, endossés au gré de l'art de la peinture.
LE BLUES SUR LES VIEILLES GUITARES (EN FER)
" J’ai rencontré le bluesman Willie Casey à Huttington, petite ville de Long Island (État de New York) à propos d’un article universitaire. Notre rendez-vous eut lieu le 10 avril 2016 au domicile de Peter, un ami.
Né le 18 août 1916, ce vieux guitariste de blues était alors presque centenaire. Répertorié dans les ouvrages spécialisés sous le pseudonyme de Chuck Flap, il s’était fait connaître sous le nom de Willie Chuck Flap Casey. Le contact a très vite été confiant, et d’autant plus après lui avoir révélé que je jouais du blues sur une Dobro D33, guitare avec une caisse en métal, identique à celle dont il se servait en fin de carrière.
À mon retour en France, au vu de tout ce que Chuck Flap m’avait révélé mon projet a pris forme et j’en ai discuté avec mon frère Jean-Marc, graphiste et connaisseur sensible de cette culture blues. Nous avons en accord décidé de transformer l’interview en récit graphique, en nous répartissant les rôles : Il prenait en charge les images, j’y adaptais le texte. Un nouveau titre s’est imposé pour une publication qui raconte le blues, notre blues. "
Adorations
Lors d'une soirée d'hommage à leur défunte mère les membres d'une famille se déchirent. Deux clans s'opposent tant sur l'héritage matériel que spirituel d'Indrid Decour...
" [...] face à moi se tenaient côte à côte l'oncle Alain et Angélique, j'apercevais distinctement leurs yeux exorbités, les joues tirées d’Angélique, ses lèvres siliconées, et les sourcils broussailleux de l'oncle Alain, ses narines palpitantes, ils ne me fixaient plus, ils échangeaient des messes basses, j'essayais de réfréner ma peur, l'oncle Alain et Angélique savaient que je m'étais rangé dans le parti des pro-Ingrid Decour, j'avais fait cause commune avec Jacinte, pour eux c'était une trahison, j'étais devenu leur ennemi, exceptées Jacinte, Diane et Alice, les autres membres de la famille me détestaient, si j'ajoute qu'ils me soupçonnaient de malversations testamentaires il y avait de quoi redouter le pire, J’ÉTAIS BEL ET BIEN EN DANGER DE MORT [...] "
Chants d'utopie troisième cycle
En ce troisième cycle des Chants d’utopie, Brice Bonfanti, dans un foisonnement baroque de printemps et de forêt primaire, nous mène à un nouveau chant exploratoire en ces champs immenses que sont l’Histoire, l’anthropologie (anarchiste), la mystique, la biologie, le mythe, l’écologie, et la peinture. Pour moteur, la sphère du possible et de l’inconnu qui nous emporte vers le souffle de l’utopie animant tous les lieux et les temps.Comme autant de visages pluriels en recherche d’un Mieux ou d’un Bien d’un autre monde qui, enfin, soit le nôtre, des figures apparaissent, qui nous font voyager :Dihya, reine guerrière Amazigh qui se réfugie au fond d’un puits pour échapper à l’esclavage, au viol et au pillage, Ounouogha, enfant chamane de Sakha, en Sibérie, qui discerne dans le ciel un animal universel, Mandrin, contrebandier prodigue en Dauphiné, qui se voit dans l’obligation de capturer au matin venu ses rêves échappés durant la nuit, Antoni, drapier hollandais qui découvre les premiers aborigènes, à l’origine des vivants peuplant la Terre : les bactéries, Palghat en Inde, paysanne warlie, peintre selon la coutume des femmes de son peuple aborigène, dont l’art s’épanche sur le globe, Komachi accompagnée d’un robot, une poétesse nippone amoureuse d'un Aïnou.