Simone et Lucien Kroll
ALMA & MÉMÉ À BRUXELLES
Alma & Mémé ne sont pas deux demoiselles en villégiature à Bruxelles (Belgique) mais bien deux, amènes, architectures d'habitat de Simone et Lucien Kroll,
Alma est une station de métro, la Mémé, une cité d’habitation pour étudiants en médecine, (maison médicale), ainsi nommée pour le jeu du mot. Aux divers prétextes, allant des nouvelles règles de sécurité à une simple haine de ce qu’exprime l’humaine architecture krollienne, et l'on se demande bien pourquoi, ces deux œuvres sont aujourd’hui gravement menacées dans la plus grande indifférence tout à la fois de l’administration cléricale locale et des instances internationales. Que conclure, alors, de quarante ans de harcèlements aussi divers qu’infamants ?
Nous voulons ici rendre hommage à Alma & Mémé, ces habitats en voie de disparition témoignant, par l'esprit et la volonté krolliens, que l’architecture n’est pas un art de contention mais un art de l’accueil.
Que le beau n’appartient pas à la seule création mais plus encore à l’habiter.
ORDRE ET DÉSORDRES
« C’est obstinément le même but que mon atelier poursuit, à travers les diverses missions qu’il a pu réaliser : déstabiliser les certitudes qui font les architectes héroïques, démontrer qu’un milieu aimable ne peut se constituer qu’en dehors des schémas d’autorités et que les outils modernes (organisation méthodique, industrie du bâtiment, informatique, etc.) peuvent être utilisés à produire des milieux diversifiés. » L. K.
SOIXANTE ET UNE ARCHITECTURES
« Contrairement à la règle des trois unités du théâtre classique, nous cherchons la plus grande diversité pour assurer la plus grande complexité. Elles sont : action, lieu et temps : elles ont été réinventées par les modernistes produisant ainsi un carcan mutilant. Pour atteindre une complexité minimale, il faut les exorciser. Par contre, accueillir des objets qui “n’y appartiennent pas” par leur usage, leur forme, couleur, style, permet de casser l’homogénéité. Renoncer à l’uniformité. Renoncer aussi aux alignements et aux répétitions de formes identiques qui masquent souvent des objets différents. L’homogénéité de ces règles détruit la diversité et la coopération spontanée, aléatoire, dans une action commune entre “personnes” différentes. » L.K.
TOUT EST PAYSAGE
— NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE —
Réédition augmentée, textes et photographies, de Tout est paysage de Lucien Kroll, qui, fidèle à sa théorie, poursuit à travers ces textes sa pensée d’une vision humaine et globale du paysage de l’architecture s’opposant à la démonstration du seul objet architectural, qui ne peut plus se soumettre à ses propres fantasmes, comme le prônait le mouvement dit moderne, mais qui, au contraire, se doit de rejoindre son essence : faire habiter, accueillir l’existence des « résidents », et développer les économies durables afin de développer les nouveaux conforts « climatiques ».