Littérature
PÉPÈRE
Le jour de ses 100 ans, Albert Binot, dit Pépère, décide de tenir un journal de bord. Il fait défiler les faits marquants de son passé et de son présent. Son journal durera 100 jours, 100 petits chapitres et autant de tranches de vie, soutenus par des vignettes piochées tantôt dans un imagier fétiche, tantôt dans son propre imaginaire.
Sage et malicieux, drôlement poétique, Pépère est un roman sur ce qui fout le camp mais aussi sur ce que l’on voudrait garder jusqu’au bout.
ABÉCÉDAIRE DE L'ALPHABET
Alain Calonne : Abécédaire de l’alphabet, facétie lexicale dont l’objet est, chapitre après chapitre, de parcourir le dictionnaire en y cueillant les mots, dans l’ordre alphabétique. Facétie lexicale pour l’amour des mots, dédiée aux perpétuels insatisfaits du langoureux tango démocratique et qui, loin d’être candide sur le danger inhérent à toute vindicte contre la grisaille actuelle, ne confond pas le politique avec le music-hall médiatique. Foin des lendemains qui chantent ! Gazouillons, fredonnons, chansonnons et, s’il le faut, beuglons, mais aujourd’hui !
LA RHÉTORIQUE DES CULS
Dans un présent et un passé proche qui s’entremêlent, un jeune homme livre ses errances érotiques et ses rencontres avec quelques figures du quartier anarchiste à Athènes, où il vit. En marge d’observations sur les étroites relations qu’entretiennent politique et sexualité dans l’organisation intime et sociale, il fait aussi entendre le terrible récit d’un enfant vulnérable dans une famille nombreuse où règne l’inceste ; assigné à l’identité de sa sœur morte, violé et abusé par son frère aîné jusqu’à l’adolescence, incertain de son identité de genre, il fugue une nuit, cherchant à découvrir qui il est…
TUEUR DES MERS
Échoué dans un port breton, un déménageur au chômage est prêt à payer de sa vie pour sauver le brûlot – écrit entre le 21 avril 2002 et son suicide cinq ans plus tard – par son ancienne compagne anarchiste. Ballotté, perdu, retrouvé après mille péripéties, ce pamphlet parvient enfin au lecteur.
De satires politiques en histoires d’amour, une vision violente, burlesque, poétique et libératrice de la France des années quatre-vingt à nos jours. La noirceur du constat est tempérée par une incursion en 2029 : la terre, l’amour, le sexe existeraient encore !
ADAM CHEZ LES BLOUSONS NOIRS
C’est l’histoire d’un gars, aurait dit un autre, l’histoire d’une époque abolie où les "Blousons noirs" faisaient régner leur loi, où Paris était encore populaire et sa banlieue proche déjà un vaste univers fait de terrains vagues, de flirts, de bastons, de fumettes et d’histoires miraculeuses. Un gamin grandit au milieu de tout ça, coincé entre les fantasmes de sa grand-mère, qui veille sur lui, et les murs de la cité, qui pèsent sur lui. De manière inattendue, la lecture d’un Rimbaud salvateur et la découverte de la création du premier homme feront de lui le prince de la nuit, le maître des clochards... et le chasseur de papillons.
TRENTE JOURS, J'AVAIS, J'ÉTAIS
Trente jours, à travers le temps, naviguant magnifiquement entre “être” et “avoir”, ces deux verbes qui, à eux seuls, ont l’incroyable force de résumer notre existence. Naïveté de l’enfance, doutes de l’adolescence, recherche du temps perdu, chemins tracés ou dérives adventives de l’adulte marchant à l’aveuglette sur les voies mystiques et mythiques de la vie et de la mort. Un texte beau, fort et touchant dans lequel chacun a loisir d’y puiser un bout de son âme et de sa propre chair, un texte sans emphase, tout simplement dit avec “les mots pour le dire”.
ROBERT MILIN
“Je ne recherche pas un médium d’élection. Je ne cherche pas non plus une esthétique populaire car je ne veux rien idéaliser à cet égard. Je mets en forme mes projets selon les situations d’interrelation de personnes à un milieu. La forme résulte des situations rencontrées. Certaines œuvres se présentent sous la forme de dessins, d’aquarelles, de photographies, de textes, de vidéos et dans ce dernier cas avec souvent une place importante faite à la dimension sonore. Mes œuvres peuvent aussi prendre l’aspect de sculptures ou d’installations, interagissant avec le contexte. Alors elles modifient ou interpellent le site, assumant toutes les contradictions possibles.” […]
LA TRÈS GRANDE JOIE
“Et vu mon état psychique — à vrai dire assez destroy — c’était pour moi bien difficile d’écrire une nouvelle sur l’identité nationale et l’apologie de la valeur travail, comme le ministre Brice Hortefeux me l’avait ordonné lors du sommet sur l’immigration sponsorisé par BNP/ORANGE/LCL à Vichy, et pour tout dire je faisais un blocage, en fait je ne voulais plus pratiquer ce genre de petit boulot, de surcroît j’étais à bout de nerfs tandis qu’alentour de l’Hôtel du Parc où étaient réunis les ministres de l’Intérieur de l’Union, s’élevaient les clameurs et les explosions de la soi-disant Grande Crise, tandis que partout en Europe et dans le monde les générations cent, deux cents, six cents, huit cents, mille euros avaient en réalité chopé les méga-boules, sans oublier les bannis des DAB, proprios de pavs’ en déroute, sans-retraites, amis des belettes, fonctionnaires en slip, tricksters totaux, déclassés en chute libre, nerds persécutés, rebuts du kapital, illuminés de la sécu, tatoués jusqu’aux cils, geeks de Keno, désœuvrés de la Dalle, petits moineaux des dance floors, forçats de l’interim, claqués de la concurrence, clodos bac+6, anti-pub, exclus du bio...”
LA JOIE EST VULGAIRE
“je salue la vache vénérable, le pissenlit qui est sûrement l’incarnation d’un type bien, hume l’air crade de la ville, passe une main dans mes cheveux huileux, ignore le vagabond qui me casse les pieds sévère, achète ici et là des biscuits fourrés à la crème j’essaie au milieu de la foule de conserver mon identité et ma pleine conscience joyeuse c’est un exercice salutaire et difficile
je suis charles-mézence briseul
je suis charles-mézence briseul
je suis charles-mézence briseul
je suis charles-mézence briseul
je suis charles-mézence briseul
je suis charles-mézence briseul
je suis charles-mézence briseul
premier héros parmi les héros.”
C.-M.B.
ROLANDE ET L'ARTICHAUT
Le rêve et la réalité s’entremêlent, s’ombrent de fantasmes sculptés au cours du temps et l’histoire familiale alors, à l’infini, se recompose et se travestit à la manière du “raconté” accommodé à la mode de chez soi. Sublimée ou diabolisée. Les mots ont gardé les couleurs de l’enfance trahie : Roland(e), dans l’imaginaire de la petite fille, c’est vert et violet. Substitut détesté d’un prénom donné par un homme qui ne voulait qu’un garçon. Amalgame malencontreux, l’artichaut c’est vert et violet. Le duel, un jour ou l’autre, était inévitable entre Rolande et l’artichaut...