Christophe d'Hallivillée
MONDOSHIMA, NOTRE FILM
MONDOSHIMA, NOTRE FILM se présente comme un texte qui a la forme d’un scénario, mais qui n’en est pas un. Il relate une histoire d’amour flamboyante entre deux êtres égarés dans un Hiroshima désormais étendu au monde entier, Mondoshima.
Une fille, rendue amnésique par le traumatisme de l’Explosion du monde, cherche à se rappeler son premier amour. Un garçon qui, par passion pour elle, l’aide à reconstruire la mémoire de cet amour d’avant la catastrophe de Mondoshima.
Ils parlent de l’impuissance de la mémoire à protéger du désastre, de leur désir de tourner ensemble un film qui rende compte de leur amour absolu né après l’Explosion de Monde. Ils citent et détournent Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais et Le Mépris de Jean-Luc Godard avec les yeux de ceux qui déjà vivent par-delà le genre et la race. Ils n’ont d’autre principe que de croire à une puissance de l’Amour absolu apte à s’autoriser une bifurcation, quand plus rien ne paraît possible pour stopper l’inexorable marche du monde vers la guerre, vers son extinction.
En librairie le 16 janvier 2024
Adorations
Lors d'une soirée d'hommage à leur défunte mère les membres d'une famille se déchirent. Deux clans s'opposent tant sur l'héritage matériel que spirituel d'Indrid Decour...
" [...] face à moi se tenaient côte à côte l'oncle Alain et Angélique, j'apercevais distinctement leurs yeux exorbités, les joues tirées d’Angélique, ses lèvres siliconées, et les sourcils broussailleux de l'oncle Alain, ses narines palpitantes, ils ne me fixaient plus, ils échangeaient des messes basses, j'essayais de réfréner ma peur, l'oncle Alain et Angélique savaient que je m'étais rangé dans le parti des pro-Ingrid Decour, j'avais fait cause commune avec Jacinte, pour eux c'était une trahison, j'étais devenu leur ennemi, exceptées Jacinte, Diane et Alice, les autres membres de la famille me détestaient, si j'ajoute qu'ils me soupçonnaient de malversations testamentaires il y avait de quoi redouter le pire, J’ÉTAIS BEL ET BIEN EN DANGER DE MORT [...] "
L'ANNIVERSAIRE
Croyant avoir frappé à la porte de son domicile et s’attendant à voir Mireille, sa femme, l’accueillir comme à l’habitude, quelle n’est pas sa surprise, si ce n’est son recul, de se trouver nez à nez avec un inconnu arborant
un masque de Donald Trump. Derrière lui une impressionnante masse de gens, des centaines peut-être bien, déjà visiblement engagés à tout mettre en œuvre pour satisfaire à une curieuse soirée ; certains s’invectivent, d’autres se menacent avec un revolver.
Mireille, mais ce n’est pas trop son genre, lui aurait-elle réservé une surprise,
un bal costumé pour célébrer son anniversaire… dont ce n’est pourtant pas le jour.
Qui sont alors tous ces gens rassemblés
chez lui ? Et que font Emmanuel Macron et Marine Le Pen
assis sur le canapé ?
LA TRÈS GRANDE JOIE
“Et vu mon état psychique — à vrai dire assez destroy — c’était pour moi bien difficile d’écrire une nouvelle sur l’identité nationale et l’apologie de la valeur travail, comme le ministre Brice Hortefeux me l’avait ordonné lors du sommet sur l’immigration sponsorisé par BNP/ORANGE/LCL à Vichy, et pour tout dire je faisais un blocage, en fait je ne voulais plus pratiquer ce genre de petit boulot, de surcroît j’étais à bout de nerfs tandis qu’alentour de l’Hôtel du Parc où étaient réunis les ministres de l’Intérieur de l’Union, s’élevaient les clameurs et les explosions de la soi-disant Grande Crise, tandis que partout en Europe et dans le monde les générations cent, deux cents, six cents, huit cents, mille euros avaient en réalité chopé les méga-boules, sans oublier les bannis des DAB, proprios de pavs’ en déroute, sans-retraites, amis des belettes, fonctionnaires en slip, tricksters totaux, déclassés en chute libre, nerds persécutés, rebuts du kapital, illuminés de la sécu, tatoués jusqu’aux cils, geeks de Keno, désœuvrés de la Dalle, petits moineaux des dance floors, forçats de l’interim, claqués de la concurrence, clodos bac+6, anti-pub, exclus du bio...”
L'OR DU TEMPS
“Quelques semaines auparavant j’avais reçu par la poste un paquet contenant quatre bobines de films Super 8. Les films avaient été réalisés rue Saint-Jean, au temps où nous étions lycéens.
En les regardant il m’avait semblé que ces images émettaient un signal. Comme des balises de détresse. Guidé par ce signal j’avais accepté le rendez-vous fixé par Paul Bauer.”
DEMAIN, DÈS L'AUBE
“Sur une plate-forme tracée de lignes fluorescentes, une jeune femme apparaît, ombre précaire, dans la lumière des projecteurs. Elle tient des tracts dans ses mains.Tandis qu’elle s’avance vers le vide, les faisceaux strient l’espace. Elle dit: ...”