L'Une & L'Autre
PÉPÈRE
Le jour de ses 100 ans, Albert Binot, dit Pépère, décide de tenir un journal de bord. Il fait défiler les faits marquants de son passé et de son présent. Son journal durera 100 jours, 100 petits chapitres et autant de tranches de vie, soutenus par des vignettes piochées tantôt dans un imagier fétiche, tantôt dans son propre imaginaire.
Sage et malicieux, drôlement poétique, Pépère est un roman sur ce qui fout le camp mais aussi sur ce que l’on voudrait garder jusqu’au bout.
GISELLE
Le livret de Giselle, écrit par Henri de Saint-Georges en 1841, parut en 1844. Il fut repris, dans la fougue du romantisme du XIXe siècle, par Théophile Gautier, en hommage à Carlotta Grisi – première interprète du ballet-pantomime Giselle – à laquelle il vouait une immense passion amoureuse.
De célèbres danseurs ont glorifié le couple mythique Giselle Albrecht, dont, parmi les plus grands, Piollet Guizerix, qui transcendent la luminance des Étoiles.
ABÉCÉDAIRE DE L'ALPHABET
Alain Calonne : Abécédaire de l’alphabet, facétie lexicale dont l’objet est, chapitre après chapitre, de parcourir le dictionnaire en y cueillant les mots, dans l’ordre alphabétique. Facétie lexicale pour l’amour des mots, dédiée aux perpétuels insatisfaits du langoureux tango démocratique et qui, loin d’être candide sur le danger inhérent à toute vindicte contre la grisaille actuelle, ne confond pas le politique avec le music-hall médiatique. Foin des lendemains qui chantent ! Gazouillons, fredonnons, chansonnons et, s’il le faut, beuglons, mais aujourd’hui !
TUEUR DES MERS
Échoué dans un port breton, un déménageur au chômage est prêt à payer de sa vie pour sauver le brûlot – écrit entre le 21 avril 2002 et son suicide cinq ans plus tard – par son ancienne compagne anarchiste. Ballotté, perdu, retrouvé après mille péripéties, ce pamphlet parvient enfin au lecteur.
De satires politiques en histoires d’amour, une vision violente, burlesque, poétique et libératrice de la France des années quatre-vingt à nos jours. La noirceur du constat est tempérée par une incursion en 2029 : la terre, l’amour, le sexe existeraient encore !
LA RHÉTORIQUE DES CULS
Dans un présent et un passé proche qui s’entremêlent, un jeune homme livre ses errances érotiques et ses rencontres avec quelques figures du quartier anarchiste à Athènes, où il vit. En marge d’observations sur les étroites relations qu’entretiennent politique et sexualité dans l’organisation intime et sociale, il fait aussi entendre le terrible récit d’un enfant vulnérable dans une famille nombreuse où règne l’inceste ; assigné à l’identité de sa sœur morte, violé et abusé par son frère aîné jusqu’à l’adolescence, incertain de son identité de genre, il fugue une nuit, cherchant à découvrir qui il est…
TRILOGIE DE L'ENFER
La Mère s’impose, s’interpose et ouvre le bal. Puis, au cours des trois textes : En dessous de l’enfer, l’amour ; L’enfer, l’alcool ; Au-dessus de l’enfer, la guerre, les chronologies s’inversent de manière fantaisiste... La Mère, morte, contemple sa Fille. Fille qui, adulte, en certaines situations se transforme en éléphant en peluche de couleur anthracite, qu’elle perçoit rose dès lors qu’elle l’imagine, Éléphanteau, en représentation de sa virtuelle descendance. Comme dans toutes les familles, on retrouve dans ces textes les fantasmes de l’amour, la confusion des sentiments et les ambiguïtés de la domination.
L'OMBRE ET L'ANNEAU
“Par inadvertance ou presque, se penchant au-dessus du puits, il venait d’apercevoir le reflet de la dame sur le miroir sombre des eaux, pensant d’abord qu’il s’agissait d’une étrangère importune ou d’une apparition aquatique montée des profondeurs, avant de reconnaître justement la dame qui était l’être au monde qu’il chérissait désormais le plus.”
LE DEUIL DES DEUX SYLLABES
“Aujourd’hui, j’ai recommencé. Je ne sais pas quoi en penser, je croyais que j’étais guérie, comme si c’était une maladie, une simple maladie qui expire aux remèdes. Le temps en était un, en pleins déliés lisibles tout en haut de l’ordonnance. Des tours d’horloge par milligrammes, de la patience en gélules et de l’espoir en gouttes. Un céladon serein, vingt-cinq dans un verre d’eau matin midi et soir. Le tournoiement des aiguilles se reflétait au blanc de l’œil tandis que chaque gorgée m’ancrait dans un réel glucosé d’optimisme.”
SANDWICH CARACTÉRIEL
“Nous avons rentré le chrysanthème. Pour ne pas qu’il gèle, parce que nous pouvons dire non et tenir encore. Rigoler aux discours et supporter les journées enchaînées, les accidents imprévisibles toujours. Tiens, aujourd’hui plutôt qu’hier ? Là-bas c’est l’été... Quelle est donc, l’hiver, cette idée du soleil ? Cette boîte marquée haut et bas, une latte en diagonale. Cet équilibre perdu. Ces marques baffées derrière l’oreille. Ce compte en banque à l’agence, encombré de sueurs... ”
TRENTE JOURS, J'AVAIS, J'ÉTAIS
Trente jours, à travers le temps, naviguant magnifiquement entre “être” et “avoir”, ces deux verbes qui, à eux seuls, ont l’incroyable force de résumer notre existence. Naïveté de l’enfance, doutes de l’adolescence, recherche du temps perdu, chemins tracés ou dérives adventives de l’adulte marchant à l’aveuglette sur les voies mystiques et mythiques de la vie et de la mort. Un texte beau, fort et touchant dans lequel chacun a loisir d’y puiser un bout de son âme et de sa propre chair, un texte sans emphase, tout simplement dit avec “les mots pour le dire”.