Déjà Paru

— RÉÉDITION —

La pensée radicale consiste à pousser à son extrême le système qui guide les jugements et les goûts, et tend à démontrer que l’analyse “ad hominem” du système permet d’exercer non plus une critique critique mais une attitude tranchée, celle qui ignore tous ressentiments, toutes nostalgies, au profit d’une réalité radicale, “l’ennui avec la réalité, c’est qu’elle va au devant des hypothèses qui la nient”.

De plus, dans l’ouvrage présenté ici, Jean Baudrillard jette un beau regard ironique sur les concepts qu’il a exploités, comme le Simulacre, le Symbolique et la Simulation par exemple.

— RÉÉDITION —

Dans "L'Élevage de poussière" et dans "Télémorphose", ici réunis, Jean Baudrillard réagit avec une certaine virulence au concert de réprobations et aux louanges honteuses qui se sont répandues dans les média et dans la caste d'analystes agréés à propos du phénomène Loft Story et de l'opération hyper sexe de Catherine Millet.

- Christine Dalnoky et Patrick Solvet -

Moi je... (elle) Les lieux, l’habitat et le paysage, produits par l’étalement urbain évoquent les mêmes clichés que le langage. On n’habite plus « quelque part » mais « près du Macdo », du « giratoire », de la « sortie 12B de l’autoroute ». Chacun voit le territoire comme le support abstrait de son activité, peu de gens s’intéressent encore à la réalité du paysage produit par le collage de tous nos équipements. Moi je.. .(il) Je suis depuis fort longtemps une sorte de stéréotype vivant, modulable, prêt à apprendre tout nouveau poncif, me l’approprier et le répandre alentour. Il m’a fallu travailler longtemps pour être capable d’infliger au groupe mes idées toutes faites et demeurer pourtant brillant dans mes formules. Est dressé ici un état des lieux de l’évolution comportementale et dialectique de nos contemporains.

« Nous sommes en démocratie. Vive la démocratie. Les femmes ne portent pas le tchador. Elles sont libres de se saouler dans les lieux publics. Ici, c’est la liberté. T’as compris ? Alors ferme ta gueule. Rayon de lumière, rayon de poussière dans le soupirail. Silence. La concierge balaie. [...] L’enfant détourne la tête. Son visage se crispe. Ses mains menacent. Je suis descendu chez la voisine. La voisine m’a dit de repasser dans la soirée. Une fleur oscille dans un vase. Dans la salle d’embarquement des passagers attendent. Les pivoines sont en avance cette année. Les valises et les passagers se lèvent. L’avion a décollé. Je ne suis pas parti. Je suis resté dans la ville. Je reste dans la ville. Je ne quitterai pas la ville. » P. M.