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TRANSGRESSION TRANSFIGURATION
“Il faut souffrir pour être belle”. Dans la pensée d’ORLAN, ces mots prêtent le flanc à un imaginaire l’amenant à utiliser son corps et son visage comme support de beauté, tant comme construction mentale que comme expérimentation traduite par des performances de chirurgie esthétique.
LÉGENDES DES TAGS
Si la légende est "ce qui doit être lu", nous entreprenons ici de raconter la légende des tags. Cette légende se doit d’être lue à deux niveaux : en tant qu’inscriptions qui “légendent” un décor urbain et en tant qu’histoire structurée par les médias et divers écrits prenant appui sur les sciences humaines.
C’est ce qui a été entrepris ici en consacrant beaucoup de temps à la lecture des tags et, tout autant, à la lecture des écrits sur les tags.
CES ÉCLATS DE LIBERTÉ
Des éclats de cette liberté, que le vingtième siècle s’est acharné à briser comme à raviver, illuminent ou déchirent les quelques personnages de cette chronique dont les histoires se succèdent et se chevauchent depuis les années vingt jusqu’à 1990. Celles de Lucien et de Blanche qui ont traversé les tempêtes des années trente et de la guerre. Celle d’Émile, le narrateur, montagnard déraciné, que la modernité blesse comme une énigme, dont il cherche la solution dans la révolution. Celle du jeune Geoffroy, marqué dès l’enfance par la cruauté de l’époque, qui mène contre elle une guérilla donquichotesque, tout en poursuivant comme un funambule une belle candide et insaisissable. Le récit du narrateur se brise et se renoue au gré de ses sautes de mémoire, des incidents de sa vie présente et de ses tentatives pour comprendre — comprendre l’époque, sa propre vie et ce qu’a vraiment été sa relation avec la femme qui l’a quitté.
MANIÈRE NOIRE
L’artiste Yann Kersalé manipule, comme tous les artistes de la matière, la lumière, et convainc la nuit de livrer ses secrets en s’épanouissant par flammèches perçant le noir tout en se souvenant du jour éteint. Pour les uns la nuit reconstitue la force de travail et l’équilibre mental, pour lui la nuit est la mémoire du jour inversé.
TABLE DES MATIÈRES
Dans ce triptyque, “Ce qui est en train de se dire”, “Table des Matières” et “Le Territoire” sont traversés par un seul et même personnage, celui de La Fille. “Je suis la petite. Je suis la petite, la seconde, la femelle. La bonne élève moyenne. Je suis le brûlot d’une mère à sang froid. Je ne veux pas de mari. Je n’aurai pas d’enfants. Je ferai la guerre. Je dirai une messe pour les morts que j’y aurai tués.”
L'OR DU TEMPS
“Quelques semaines auparavant j’avais reçu par la poste un paquet contenant quatre bobines de films Super 8. Les films avaient été réalisés rue Saint-Jean, au temps où nous étions lycéens.
En les regardant il m’avait semblé que ces images émettaient un signal. Comme des balises de détresse. Guidé par ce signal j’avais accepté le rendez-vous fixé par Paul Bauer.”
DEMAIN, DÈS L'AUBE
“Sur une plate-forme tracée de lignes fluorescentes, une jeune femme apparaît, ombre précaire, dans la lumière des projecteurs. Elle tient des tracts dans ses mains.Tandis qu’elle s’avance vers le vide, les faisceaux strient l’espace. Elle dit: ...”
Sciences caduques
Il est des sciences que l’Histoire a laissé tomber dans l’oubli : psychologie potagère, traitement de l’aniapathie, micro-zoologie empirique, sociologie orphanique... qu’il convient aujourd’hui d’exhumer afin de rendre hommage à leurs défunts concepteurs.
En trois récits, une vision romanesque et truculente sur la médicalisation et une science qui la ramène, relatant avec une certaine cocasserie la polarisation, parfois déconcertante, portée à la nature de nos maladies et de nos humeurs. (Lire attentivement les posologies !)
LETTRE D'UN "RÉVOLTISTE" À MARCEL GAUCHET CONVERTI À LA "POLITIQUE NORMALE"
Cette Lettre est la réponse tout à la fois ironique et vigoureuse de Miguel Abensour à l’agression de Marcel Gauchet à son égard dans son ouvrage La Condition historique (Gallimard). On y trouve une réflexion critique sur le drapeau brandi par Marcel Gauchet : la politique normale. À lire Miguel Abensour, il semblerait que l’art du pamphlet soit encore (heureusement) vivant.
LES TRANSFORMATEURS LYOTARD
Sous la direction de : Corinne Enaudeau, Jean-François Nordmann, Jean-Michel Salanskis, Frédéric Worms.
Par la multiplicité des champs explorés et l’ampleur de ses déplacements, l’œuvre de Lyotard reste d’un usage malaisé.
Sa pensée est trop souvent confondue avec celle de ses voisins de “la pensée française”, Deleuze et Derrida, ou réduite à une acception sommaire de l’un de ses concepts marquants : le “postmoderne”. On oublie ainsi l’enjeu singulier de cette réflexion, aux prises avec la décision qu’exigent le jugement d’une part et l’intensité anonyme où se donne “l’événement” d’autre part.
Dix ans après la mort de Lyotard, il nous manque une compréhension plus ample de la voix qui fut la sienne dans les débats philosophiques de la fin du siècle dernier.
Les textes de ce volume ouvrent la boîte des “transformateurs Lyotard”, ils expérimentent la puissance opératoire de cette pensée.
Gaëlle Bernard – Barbara Cassin – Bruno Clément – Françoise Coblence – Marc Crépon – Olivier Dekens – Corinne Enaudeau – Élisabeth de Fontenay – Alberto Gualandi – Clemens-Carl Härle – Laurence kahn – Jean-François Nordmann – Michel Olivier – Jean-Michel Salanskis – Dominique Scarfone – Anne Tomiche – James Williams – Frédéric Worms – Pierre Zaoui