LA MÉMOIRE EMPOISONNE MES PUITS
LA MÉMOIRE EMPOISONNE MES PUITS
Faire le pas, prendre pied dans la journée qui s’ouvre devant lui pour que ce soit vraiment un autre jour — Émile, le narrateur, n’y parvient plus : l’afflux des souvenirs, comme une traînée de poussière, le retranche du présent. Dehors ne déploie plus devant lui qu’un désert où il chercherait en vain à étancher sa soif de vivre encore : “la mémoire empoisonne mes puits”, dit-il.
Émile, donc, qui dans Ces Éclats de liberté tentait de comprendre ce qu’avait été sa vie, constate qu’avec l’âge il ne parvient plus à “vivre à la vitesse du temps”, comme autrefois, quand lui, ses amis, ses camarades — et ils n’étaient pas les seuls dans le monde d’alors — croyaient même parfois pouvoir prendre de l’avance sur le temps…
Une réflexion à vif sur l’âge, sur la mémoire, sur le temps et sur une époque révolue.